Lycée de L’Edit, Roussillon
« Le style sait qui vous êtes, ce que vous voulez dire, et ce dont vous vous fichez. »
Orson Welles
Le jeudi 31 mars, les élèves de l’Edit ont réalisé un micro-trottoir au marché de Roussillon, ce qui leur a permis d’obtenir des témoignages de commerçants et de consommateurs au sujet de la mode, sur la fast-fashion et les multiples vies d’un vêtement.
Qu’est-ce que la fast fashion ?
La fast fashion représente les vêtements qui sont produits rapidement, avec un renouvellement important des collections. Jusqu’à 36 collections par an. Au début des années 1990, les marques telles que Zara, H&M, Topshop, ont été découvertes par les consommateurs dans les grandes villes et capitales de la mode (Milan, Paris, Londres, New York…). La production de ces vêtements génère beaucoup de pollution et de gaspillage. En plus de tout cela, les conditions de travail pour les ouvriers sont souvent désastreuses. Les pays où sont fabriqués ces vêtements ne respectent en général pas les minima sociaux (salaires minimum). Les ouvriers travaillent sans contrat, avec des salaires de misère et des horaires excessifs, dans des bâtiments insalubres. Ces entreprises ont recours au travail des enfants. Ces conditions sont proches de l’esclavage.
La tendance ne vaut pas son prix
Notre premier témoignage a été d’interviewer le vendeur de vêtements neufs et d’occasion. Nous lui avons demandé ce qu’était la fast-fashion pour lui, et il nous a répondu qu’il ne savait pas ce que c’était. Après lui avoir expliqué, il nous a répondu qu’il « ne suivait pas d’influenceur ». Il a ensuite déclaré : « Les grossistes ne font pas de prix. » Ses vêtements viennent de Chine, mais il ne sait pas dans quelles conditions ils sont fabriqués. Il cherche les tendances de Paris, et ne donne pas d’importance aux marques. Il a terminé par nous dire : « Les T-shirts de marque sont de même qualité qu’un T-shirt à 8 euros. »
Trop vieux pour suivre les tendances ?
Le deuxième témoignage, un autre vendeur de vêtements neufs, d’occasion et de marques, ne savait pas non plus ce qu’était la fast-fashion. Il nous a expliqué qu’il était trop vieux pour suivre la mode. Ces tendances, il les cherche dans des vitrines et dans d’autres marques pour suivre la mode. Il ne s’intéresse pas aux influenceurs mais il en voit sur TikTok. Ces vêtements sont produits en Asie ou en Afrique du Nord, mais cela n’influence pas son mode d’achat. Selon lui, la gamme de marchandises qu’il présente donne des idées aux gens, un peu comme une référence. Pour lui, deux collections apparaissent chaque année, en hiver et au printemps. Sa garde-robe est importante, il la renouvelle souvent. Il porte toutes sortes de marques. Il nous a aussi raconté que sa marchandise venait de partout, et qu’une partie venait de Turquie et même parfois d’Indonésie.
Les vendeurs et les habitants au micro
Brûler les vêtements, est-ce une bonne pratique ?
Pour finir, nous avons demandé au marchand de chaussures si selon lui c’était illégal ou légal de brûler des vêtements. Depuis le 1er janvier 2022, le gouvernement français a instauré une loi contre toute forme de gaspillage et interdisant de brûler les vêtements. Cette loi indique que les producteurs, importateurs et distributeurs (vendeurs) doivent désormais « donner, réemployer, réutiliser ou recycler leurs invendus. »
Le vendeur nous a répondu que ce n’était pas bien. Ce marchand connaît des enseignes qui vendent des vêtements d’occasion. Il connait également « O’kilo », une chaîne de friperies. Il donne ses chaussures invendues à une association.
« La mode passe, le style reste »
Yves Saint-Laurent
Parmi les solutions qui existent on peut citer : la slow fashion, les dons, la sensibilisation (manifestations et boycott des grandes chaînes), les cercles vertueux à travers les marques éthiques et durables. Tout le monde peut se sensibiliser à cette question, mais d’autres personnes sont indifférentes.
Selon Oxfam (confédération de 20 organisations caritatives indépendantes à travers le monde), 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre sont émises chaque année par le secteur du textile, ce qui représente jusqu’à 10 % des émissions de gaz à effet de serre mondiaux.
Atelier mené au Lycée de l’Edit