Par Andréa, Zoé, Nahel, Victor, Charly
Bonjour, pouvez-vous vous présenter ?
Bonjour, je m’appelle Fabien Laniel et je suis éducateur sportif , entraineur de tennis de table et je travaille beaucoup avec des personnes en situation de handicap mental.
Pratiquez-vous un autre sport que le tennis de table ?
Petit, j’ai pratiqué le tennis de table, la gymnastique, le tennis , le football et puis j’ai vite arrêté car ca faisait trop et je me suis consacré qu’au tennis de table.
Nous savons que vous êtes l’entraineur d’Aymeric Gouyaud champion du monde au dernier Global Games. Nous voulions savoir s’il s’entraine beaucoup ?
Oui, Aymeric s’entraine beaucoup. Il est sportif de haut niveau Elite. Il s’entraine le lundi en faisant de la préparation physique , le mardi et le mercredi entrainement, le jeudi , c’est sa journée de repos car il a besoin de soins et le vendredi , il s’entraine avec un groupe puis encore 1 heure en individuel avec moi. Là , il va partir à Poitiers au pôle national pour s’entrainer avec l’équipe de France.
Est-ce que c’est grâce au tennis de table qu’il est en bonne santé ?
Ça doit certainement participer à sa bonne santé physique et mentale puisqu’on sait tous que le sport apporte la santé. Mais Aymeric a maintenant une grande santé mentale car il se sent champion. Il a vraiment évolué. Je l’ai connu à l’âge de 15 ans, il était très timide et voulait juste faire une activité. Aujourd’hui, il fait des interviews, il est capable de se présenter devant une centaine de personnes. Il est connu et reconnu donc ça lui fait énormément de bien sur le plan moral. Sur le plan physique, le fait de s’entrainer, d’avoir une préparation physique, ça l’aide beaucoup parce que de par son handicap, la trisomie 21, il y a des problèmes physiques.
Est-ce que c’est difficile d’entrainer des personnes porteuses de handicap ?
Ce n’est pas plus difficile, c’est différent. Il faut adapter son langage, il faut donner des consignes individuellement et je dirais que c’est même plus facile d’entrainer des personnes en situation de handicap. Ils font preuve d’une motivation bien plus importante que certains sportifs.
Qu’apporte le sport aux personnes handicapées ?
Le sport, c’est surtout du lien social. Beaucoup de sportifs viennent jouer chez nous pour pratiquer une activité mais aussi pour rencontrer d’autres personnes. Bien souvent quand on nait avec une situation de handicap, on va vous mettre dans des établissements où vous allez vivre avec les mêmes personnes en permanence… alors que là, vous pouvez rencontrer d’autres personnes par le biais du sport, vous pouvez tisser des liens, vous pouvez aussi progresser dans bien des domaines comme apprendre à venir en bus au gymnase ou en vélo. Ca s’appelle l’autonomie.
Pourquoi faites-vous ce métier ?
Je devais être ingénieur. J’avais passé mes diplômes et puis je me suis dit que ce n’était pas du tout ce que je voulais faire. Je voulais plutôt avoir du contact humain avec les gens, pouvoir les aider. Après avoir obtenu mes diplômes d’éducateur spécialisé, le club du rhodia m’a proposé un beau projet autour du handicap, du vivre ensemble. C’était vraiment ce que je recherchais.
Est-ce que vous pouvez parler de votre relation plus personnelle au-delà du sportif que vous avez avec Aymeric ?
La relation personnelle est très puissante. Aymeric est un garçon à fleur de peau qui a besoin de sentir qu’on est avec lui et qu’on l’aime. Ensemble, on a vécu des émotions incroyables notamment aux Global Games. Quand il est devenu champion du monde, c’était une grande émotion pour lui mais pour moi aussi ; c’était vraiment l’aboutissement de notre travail. Là, je vais partir avec lui ce week-end à Poitiers sans ses parents et c’est preuve qu’il me fait confiance. Cette confiance est très importante entre nous d’eux.